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« L’évolution
des pratiques culturelles »
Philippe Coulangeon
CNRS, Observatoire sociologique du changement, France
EN ATTENTE
Recherches conduites
depuis plus de 15 ans par nous même et par les membres
du séminaire « industrialisation de la formation » créé en
1991 par P. Moeglin et E. Fichez
« Que deviennent
les études de réception à l’ère
de la mutation des usages ? »
Serge Proulx Université du Québec à Montréal, Canada
Depuis la décennie 1980 – qui fut une période
d’expansion des études orientées vers la réception
sociale de la télévision – les chercheurs ont
progressivement introduit un clivage entre : d’une part,
les études de réception s’intéressant
aux pratiques de décodage des contenus diffusés par
les moyens de diffusion ; et d’autre part, les études
d’usage orientées vers l’adoption et l’intégration
de technologies nouvelles d’information et de communication
dans des environnements spatio-temporels particuliers (famille, travail,
loisirs). Avec le développement des technologies réseaux
et d’Internet – en particulier depuis 1995, qui
marque le début de la diffusion grand public d’Internet – les
pratiques d’usage et de réception sont transformées
significativement. Ainsi, il devient de plus en plus difficile de
distinguer entre ce qui ne relèverait que de la réception
des contenus médiatiques (source d’un travail d’interprétation
symbolique) et ce qui concernerait exclusivement l’appropriation
d’une technologie considérée dans sa dimension
instrumentale et matérielle (manipulation d’un objet
technique).
Aussi, ce clivage entre études de réception et études
d’usage n’apparaît plus vraiment pertinent. Il
s’agit de dépasser ce clivage, notamment en réfléchissant à ce
que les diverses traditions d’étude de la réception
médiatique pourraient apporter au renouvellement des études
d’usages des technologies de l’information et de la communication
(TIC) dans le présent contexte de mutation des industries
de la culture, de l’information et de la communication. L’objectif
de cette intervention consiste à penser les enchevêtrements,
les points de convergence autant que les différences irréductibles
entre ces deux traditions de recherche, de manière à proposer
un renouvellement de perspectives pour l’étude des pratiques
de communication médiatisée marquées par de
profondes transformations. Nous sommes aujourd’hui confrontés à des
mouvements d’hybridation des modes de diffusion, de distribution
et de consommation des produits culturels, notamment en raison d’un
accroissement des dispositifs de communication entre pairs (p2p ; many
to many) au détriment des dispositifs de communication
de masse. L’on passe ainsi d’une problématisation
en termes d’« audiences de masse » à des
questionnements pluriels en termes de « communautés
d’intérêts » ou de « collectifs
d’usagers connectés ». Les pratiques d’usage
ouvrent vers des pratiques de communication en groupe. Ces transformations
des dispositifs appellent l’invention de nouvelles perspectives
de recherche.
« Les technologies
de l’information et de la communication dans l’univers
des jeunes »
Gilles Pronovost
Université du Québec à Trois-Rivières, Québec, Canada >>> Télécharger le texte de la communication
La plupart des études sur les technologies de l’information
et de l’information permettent d’en arriver à un
portrait descriptif relativement simple, a priori du moins, des pratiques
des jeunes. Ils sont les plus grands utilisateurs de l’Internet,
s’adonnent massivement au clavardage (tchat), au courrier électronique
et à la messagerie instantanée, téléchargent à profusion
musique et films, se présentent comme les plus forts adeptes
des jeux en ligne. L’utilisation de l’Internet supplante
depuis plusieurs années la bibliothèque scolaire pour
les travaux reliés à leurs études. Mais peut-être
ne s’agit-il que de la surface des choses.
Dans le cadre d’une recherche menée en 2005 auprès de 1 840
jeunes âgés de 11 à 15 ans, je vais tenter de mettre ces
données en perspective avec le milieu familial des jeunes, leur milieu
scolaire, leur réseau social, leur univers de pratiques culturelles, leurs
valeurs fondamentales, leur rapport au temps et ce qu’il faut bien appeler
des comportements à risque. Je vais aussi décrire les changements
observables de la pré-adolescence à l’adolescence.
De manière générale, on peut conclure que les TIC accompagnent
le parcours des jeunes dans leur quête d’identité. Leur utilisation
est ambiguë. Les TIC peuvent autant contribuer à isoler
le jeune qu’à conforter son réseau social. Elles reflètent
autant l’échec scolaire qu’un parcours planifié. Elles
peuvent constituer un instrument de distanciation d’avec le milieu familial
et un moyen d’affirmation personnelle. Elles servent de relais à des
pratiques déviantes ou encore de complément à un univers
culturel déjà riche. Elles peuvent envahir les loisirs des jeunes
ou constituer une expérience fondamentale de maîtrise du temps.
«La figure de l’usager
délinquant »
David Vandiedonck
Lille 3, Institut Erasme MSH Nord-Pas-de-Calais, France >>> Télécharger le texte de la communication
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